• "instruments dociles "

    L’Assemblée nationale et le Sénat ont enregistré en 2005 deux propositions de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur la nature et la qualité des informations fournies par l’industrie pharmaceutique sur les médicaments. Cette commission d’enquête parlementaire avait pour dessein d’examiner les solutions et les réformes qui peuvent être apportées par le législateur sur la nature de ces informations afin d’améliorer la sécurité sanitaire en France.
    Parmi l’exposé des motifs évoqués dans la proposition de résolution du Sénat, on pouvait lire :

    • « La dissimulation par les laboratoires d’études négatives sur le médicament incriminé. Ainsi, la firme Bayer […] aurait délibérément voulu tromper les autorités sanitaires en minimisant les dangers constatés dès 1991 de la cerivastine, soit dix ans avant son retrait. Il est de même établi que les risques liés à la prise d’antidépresseurs étaient connus des laboratoires mais gardés secrets. »

    • « […] Aucun organisme public indépendant n’est sollicité pour effectuer éventuellement une nouvelle expérimentation de contrôle ou une comparaison du nouveau médicament avec un traitement de référence. […] beaucoup d’essais [sont] mal conçus, biaisés, voire falsifiés. »

    • « […] Les prescripteurs dont l’industrie pharmaceutique finance la formation médicale continue et la presse professionnelle, sont conditionnés par une information à sens unique. L’absence des agences sur ce terrain, combinée à l’inertie des autorités sanitaires rendent compte du fait que de nombreux médicaments, notamment les antidépresseurs (Observatoire National des Prescriptions, 1998) sont prescrits en dehors des indications préconisées par la commission de l’AMM. »

    « […] En 2003, les ressources de l’AFSSAPS provenaient pour 83% de l’industrie pharmaceutique et pour seulement 6,4% de l’État. […] Comment dans ces conditions, s’étonne le Sénat, ne pas redouter que les agences ne soient devenues au fil des années les instruments dociles de ceux qui fournissent la majorité de leurs subsides alors qu’elles n’ont pas pour seule vocation de rendre un service aux industriels ? »

    • « […] Même la Food and Drug Administration (FDA), pourtant régulièrement citée comme modèle, n’échappe pas à ce type d’interrogations : 18% de ses experts déclaraient en 2002 avoir ‘’subi des pressions pour approuver ou recommander l’approbation’’ d’un médicament ‘’en dépit de réserves concernant la sécurité, l’efficacité et la qualité du médicament’’. »

    « […] Les experts de l’AFSSAPS […] sont rémunérés de fait par les laboratoires pour lesquels ils effectuent des prestations. »

    • « […] Il est étrange que, devant ce qu’il convient bien d’appeler par son nom : une véritable épidémie d’effets secondaires dus aux médicaments, qui fait chaque année en France environ 18 000 morts et provoque 3% du nombre total des hospitalisations, rien de sérieux n’ait jamais été entrepris. »

    • « La France est le pays au monde où la consommation de médicaments est la plus élevée mais nous ne possédons pas le moindre élément de leur impact réel sur la santé publique […]. Notre système national de pharmacovigilance est défaillant, l’épidémiologie d’évaluation est pratiquement inexistante […]. »
    La proposition du Sénat concluait : « Les impératifs de santé publique nous imposent d’apporter une réponse claire à la question que tout le monde se pose : peut-on encore faire confiance aux agences qui ont pour mission d’évaluer la sécurité d’emploi, l’efficacité et la qualité des produits de santé ? »

    A quand l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur la prétendue efficacité du "traitement" de la dépression par la psychiatrie et son arsenal de drogues dangereuses ?


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